Des entreprises de toute taille sont créées et ferment les unes après les autres. Survivre, surtout pendant 10 ans, ça ne marche pas pour tout le monde, mais Galloman a réussi ! Comment est-ce que tu évalues les 10 années passées, de quoi es-tu le plus fier ?

Balázs : D’une part, la modestie m’encourage à relativiser quand même. En Hongrie (ne parlons pas de la France), nous avons des sociétés de 150 ans, voire plus. D’autre part, c’est vrai qu’il est plus difficile de survivre en 2020 que dans les années 2000 par exemple. Je suis devenu entrepreneur en 2002, j’ai créé Galloman en 2010, depuis j’ai eu la chance d’accompagner beaucoup de nos clients et de les voir réussir, se développer, grandir… et parfois aussi tomber. J’ai une politique directionnelle plutôt conservatrice, basée sur le développement organique de l’entreprise. Oui, je peux confirmer avec fierté que chaque année, nous avons évolué d’un point de vue ou d’un autre : clientèle, effectif, infrastructure, standardisation… Tout s’est mis en place au fur et à mesure.

 

La création d’une entreprise est toujours une sorte d’étape, une partie intégrante d’un processus qui peut prendre de longues années. La fondation de Galloman remonte aussi à 2002, pour être enfin créée en 2010. As-tu toujours rêvé d’avoir ta propre entreprise ou c’est la vie qui en a décidé ainsi ?

Balázs: Hmm… j’ai l’impression d’avoir un mixte des deux. Il y a des jeunes qui ne peuvent pas imaginer de travailler pour quelqu’un d’autre. Je n’étais pas comme ça. Apprendre, voir comment ça marche, le monde des affaires, c’était très important pour moi. Une fois diplômé, je me sentais tout petit. En même temps, je me suis rendu compte que j’avais tendance à avoir une vision assez forte des valeurs et des modes de fonctionnement qui étaient et sont encore important pour moi et que je souhaite poursuivre. Je considère que Galloman est née de cette vision de vouloir mieux faire les choses.

 

Le nom de la société, Galloman, peut faire penser à Astérix et Obélix… cette marque voudrait dire « francophile », ou « fan des Français » ? Comment et pourquoi as-tu choisi ce nom ? C’est bien ton attachement à la langue et à la culture françaises qui se cache derrière ?

Balázs: Galloman, c’est effectivement un mot que j’avais inventé tout au début. J’aime bien Astérix et j’ai une grande admiration pour les BD belges et françaises, voire de la francophonie en générale. Mes voyages et découvertes en France, en Belgique, en Suisse ont bien marqué ma jeunesse. Le nom Galloman reflète cette admiration, mais aussi notre rôle de pont entre les pays francophones et la Hongrie. Or, en 2020, on ne peut pas ignorer la mondialisation non plus : notre ouverture à l’international a fait en sorte qu’aujourd’hui, nous travaillons en trois langues, français, anglais et hongrois, et que ces trois langues représentent quasiment le même poids relatif dans notre vie.

 

D’après cela, ce n’est pas du tout étonnant que même le logo de Galloman soit d’origine française. La « fleur-de-lys », ou le lys Bourbon, qui est peut-être le symbole le plus français et le plus élégant au monde, est aussi connu comme l’un des symboles de la sophistication. Comment est-ce que Galloman et la fleur de lys se sont retrouvées ?

Balázs: C’est plutôt grâce à notre graphiste, un excellent professionnel, je n’ai rien poussé au niveau visuel. Mais il est vrai que j’aime bien l’élégance dans les gestes (au niveau vestimentaire, je pense que j’ai encore beaucoup à progresser) et dans la façon de s’exprimer. J’espère que ça apparait dans mon style de management et de communication, il faut demander à mes collaborateurs !

 

WE UNDERSTAND YOUR BUSINESS…AND WE TRANSLATE IT. – La devise de Galloman, que signifie-t-elle? Quel est le message principal de ce slogan ?

Balázs : Nous sommes différents des autres agences de traduction et d’interprétariat pour plusieurs raisons. Un point parmi d’autres, c’est notre façon de voir la traduction. Je suis économiste et entrepreneur, spécialisé dans la gestion. Cela peut être curieux, mais la raison d’être de Galloman, c’est de mieux comprendre et servir le monde des affaires, sans trop de philosophie sur des nuances linguistiques. Ce n’est pas pour dire que les lettres ne sont pas importantes, au contraire ! Mais si on regarde l’équipe de Galloman par exemple, on constate que notre activité est encadrée par un juriste dans les domaines juridiques, par un ingénieur dans les domaines techniques, par un généticien dans les domaines des sciences de la vie, et par un économiste dans les domaines de la finance et du commerce. Nous travaillons avec beaucoup de linguistes, mais Galloman, c’est un mariage entre les langues et les professions.

 

Par exception, Galloman ne travaille qu’en 3 langues. Pourquoi seulement le français, l’anglais et le hongrois ? Dans l’avenir, serais-tu ouvert à d’autres langues aussi ?

Balázs : Là encore, c’est une différence importante en comparaison avec les autres agences de traduction. Ne faire « que » trois langues ne fait pas un business model hyper-intéressant. Mais notre objectif, ce n’est pas d’avoir un chiffre d’affaire gigantesque, mais plutôt mieux connaitre et mieux servir une clientèle clairement identifiée. Avec ce nom, je ne vois pas bien Galloman faire des traductions en japonais par exemple, même si c’est une autre langue que j’ai apprise, un autre pays où j’ai vécu et qui me passionne.

 

LE PASSÉ – LE PRÉSENT – LE FUTUR : comment pourrais-tu résumer le passé, le présent et le futur de Galloman ? Les objectifs initiaux ont-ils été atteints ? Comment gérer les défis de 2020 ? Quels sont les projets pour l’avenir ?

Balázs : Je pense que dans toutes entreprises, il y a des hauts et des bas – ce serait ennuyeux sans défis. J’ai bien sûr rencontré des difficultés, mais j’ai la chance d’avoir des partenaires avec qui nous avons pu établir des relations très constructives, et puis nous avons toujours regardé la valeur de la marque « Galloman » comme une priorité. Renforcer notre marque, viser la satisfaction du client sur le long terme plutôt qu’une profitabilité à court terme… Oui, ces efforts nous ont permis de remplir notre mission et de créer une vraie valeur ajoutée dans la communication internationale et surtout franco-hongroise entre les entreprises, avec un excellent rapport qualité-prix.

2020, c’est une année très spéciale, avec une croissance incroyable du commerce en ligne, mais aussi avec des milliers d’hôtels vides ou fermés, avec des événements annulés, avec des investissements remis à plus tard… Quand c’est dur pour nos clients, c’est dur aussi pour nous.  Nous faisons tout pour les aider, rester humain, et surtout profiter des moments plus calmes pour renforcer notre équipe et améliorer nos processus et notre infrastructure. Je reste optimiste, je pense que les entreprises auront toujours besoin de prestataires qui les comprennent et qui font du bon travail.

 

Malgré ce contexte incroyable, un anniversaire reste un moment de joie et de fierté quand même. Comment Galloman fête ses 10 ans ? Comment est-ce que vous vous préparez pour cette occasion exceptionnelle ?

Balázs : On aime tous jouer, donc nous avons organisé un jeu. Célébrer nos 10 ans, en réalité, c’est célébrer nos clients car sans eux nous ne serions pas là. En janvier 2021 donc, on va tirer au sort des clients parmi tous ceux qui nous ont choisi comme partenaire entre 2010 et le 31 décembre 2020, pour leur faire gagner des cadeaux jusqu’à 300 euros de valeur. L’inscription ne peut pas être automatique, il faut donc s’enregistrer, mais ça ne prend qu’une minute. Même les nouveaux clients pourront participer, ceux qui ne rejoignent ce club qu’en novembre ou décembre de cette année. Donc la vraie fête, ce sera en janvier, mais nous avons quand même déjà trinqué avec la communauté de la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Hongroise.

 

Si tu pouvais souhaiter quelque chose en soufflant les bougies d’anniversaire de Galloman, quels seraient tes souhaits ?

Balázs : Ah oui, ce coup magique… En fait, j’ai l’habitude de ne pas attendre le hasard ou les miracles mais mon souhait le plus profond pour Galloman, c’est de vivre plusieurs fois encore ces 10 années aussi merveilleuses, et pour l’équipe fabuleuse avec laquelle j’ai la chance énorme de pouvoir travailler actuellement, je souhaite qu’ils puissent ressentir cette joie et cette fierté que j’ai quand je pense à ces 10 ans. C’est beaucoup de travail, mais ça vaut le coup !

 

Merci beaucoup!

Interview fait par Mónika Pados-Szabó
05/11/2020